Prague, mardi 15 septembre 2015. Apres avoir dressé un panorama du contexte régional, Youssef Amrani a précisé dans son intervention lors du panel « Democracy Perspectives in the Southern Mediterranean » à Prague, que « depuis l’avènement du printemps arabe, la situation politique, économique et sociale dans les pays de la rive sud de la Méditerranée ne cesse de se détériorer, étant loin d’exagérer, si l’on parle aujourd’hui de chaos ou de faillite généralisée ».

Selon Youssef Armani, ce chaos s’illustre part:

–   L’extrême faiblesse des structures de l’Etat, voire leur absence totale dans certains cas ;

–   Un ralentissement économique aggravé par l’absence de sécurité, de visibilité et du manque de confiance des opérateurs, ainsi que des partenaires ;

–  D’importants déficits sociaux conjugués à une frustration croissante des populations, notamment dans leurs aspirations légitimes pour des conditions de vie meilleures, aspirations pour lesquelles      ces peuples continuent de lutter au quotidien ;

– L’émergence et le développement croissant de groupes extrémistes tel que « Daesh », qui prospèrent et se nourrissent  du chaos politique et de la vulnérabilité des institutions publiques ;

–  Des flux migratoires sans précédents et incontrôlés, générés par la conjugaison de nombreux facteurs d’instabilité, précédemment cités.

Dans une conjoncture où d’autres pays de la région se débattent encore avec l’instabilité et les incertitudes, le Maroc, a indiqué Youssef Amrani, émerge comme « l’exception marocaine » et le seul pays de la région, doté:

–  D’une véritable culture démocratique, qui a le mérite d’exister et d’évoluer depuis l’avènement de l’indépendance de notre pays et avec les choix opérés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ayant culminé par le plébiscite de la nouvelle Constitution en 2011 ;

–  D’un Etat avec à sa tête « Le Souverain, à l’écoute de son peuple et de ses institutions, garant du respect de la Constitution, de la stabilité politique du Royaume, qui a su réagir et interagir face aux grands enjeux sociétaux de son pays, notamment à travers les nombreuses réformes graduelles, mises en œuvre depuis son accession au Trône » ;

 Le printemps arabe n’est pour le Maroc, qu’un épisode dans le processus de réformes et de démocratisation engagé par notre pays, qui a connu une accélération avec l’avènement de Sa Majesté le Roi  Mohammed VI.

 Youssef Amrani a conclu son intervention en précisant que « nous sommes face à une région où la démographie est un facteur essentiel dans toute grille de lecture et d’ébauche de réponses aux :

 – Jeunes populations, aujourd’hui ouvertes sur le monde grâce à la révolution numérique et aux nouvelles techniques de communication, mais dont les ambitions restent frustrées, tant au niveau politique, économique, que social ;

– Etats qui ont failli ou qui peinent actuellement à apporter des réponses et à satisfaire les aspirations de leurs peuples ;

– Faiblesses des ressources pour faire face aux déficits économiques et sociaux, et contrer les discours radicalisateurs, à travers la promotion d’une culture de citoyenneté, de démocratie et de valeurs consensuelles.