Participation de M. Amrani au débat de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU sur "le rôle des Etats membres dans la médiation" à New York - Youssef AmraniYoussef Amrani

Participation de M. Amrani au débat de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU sur « le rôle des Etats membres dans la médiation » à New York

Le Ministre Délégué aux Affaires Etrangères et à la Coopération, M. Youssef Amrani, a pris part au débat de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU sur « le rôle des Etats membres dans la médiation ». Cette réunion a été ouverte par les allocutions du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le président de l’Assemblée générale, Nassir Abdulaziz Al-Nasser.

Lors de cette réunion, le Maroc et l’Espagne ont annoncé le lancement d’une initiative conjointe de promotion de la médiation en Méditerranée. Cette annonce a été faite par M. Amrani et le Secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires extérieures, M. Gonzalo de Benito.

Le Maroc et l’Espagne, « deux pays méditerranéens ayant une histoire commune, deux voisins qui partagent la vision d’une Mare Nostrum apaisée se sont unis pour lancer une initiative conjointe pour la promotion de la médiation en Méditerranée aux niveaux régional, national et local », a affirmé M. Amrani, soulignant que « Cette région mérite, tout comme d’autres parties du monde, de devenir une aire de paix et de prospérité ».

Pour sa part , le Secrétaire d’Etat espagnol a affirmé que « C’est une initiative visant à renforcer les efforts de médiation en Méditerranée et se concentrera notamment sur la formation de médiateurs », soulignant que « le rôle de la femme dans la médiation sera encouragé ».

Lors de son intervention au débat de haut niveau, M. Amrani, a appelé à l’établissement d’un « nouvel agenda » pour la médiation et la prévention des conflits », dans un environnement « volatile et fragile » où les menaces à la paix et à la sécurité internationale se font de plus en plus croissantes. En outre, le Ministre délégué a affirmé que « L’heure est venue, aujourd’hui, face aux atrocités sans cesse croissantes » à travers le monde « d’investir dans la prévention des conflits », saluant, par la même occasion le rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la diplomatie préventive et les bons offices déployés par ses envoyés et représentants personnels en vue d’atténuer ou prévenir le déclenchement de la violence

Il s’agit, pour M. Amrani, de redonner une nouvelle vigueur au concept de diplomatie préventive développé naguère dans « l’Agenda pour la paix » de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Boutros Boutros-Ghali.

Le Maroc, un appui inconditionnel des efforts du Secrétaire général pour la cause de la paix mondiale, et en tant que co-sponsor de la première résolution de l’AG des Nations Unies sur la médiation adoptée en juin 2011, souligne la nécessité de renforcer de manière qualitative la médiation dans le cadre de la mission première de l’ONU, qui est d’assurer la paix et la sécurité, a insisté M. Amrani, devant les Etats membres.

Afin d’atteindre cet objectif, il a estimé impératif de réfléchir à l’élaboration d' »un agenda pour la médiation et la prévention des conflits », car le succès de l’action de l’ONU a, jusqu’à présent, été souvent tributaire de sa capacité à réagir aux conflits à travers les seuls maintien et consolidation de la paix, reléguant au second plan la prévention.

Or, a souligné le Ministre Délégué, « nous vivons dans un environnement de plus en plus volatile et fragile », où la conjonction de menaces mondiales, font qu’il est de plus en plus difficile pour la communauté internationale de traiter de manière intégrée à la fois les conflits et leurs causes profondes. Certes, a-t-il dit, la sécurité est indivisible, cependant ce concept a besoin d’un nouveau paradigme, car « nous ne pouvons plus considérer un problème mondial à travers le seul prisme sécuritaire ». Une approche holistique est dès lors nécessaire, et l’ONU est la seule instance en mesure de le faire.

Depuis son indépendance, a-t-il rappelé, le Maroc a joué un rôle clé de médiateur en Afrique, au Moyen-Orient et dans les Balkans, convaincu qu’il est du principe de la sécurité collective et de la centralité des Nations unies dans la promotion du règlement pacifique des différends.

De sa longue expérience en tant que médiateur pour la paix dans les zones de conflit, le Royaume n’est pas sans savoir qu’une médiation réussie repose sur trois piliers majeurs, à savoir la « discrétion, l’humilité et l’impartialité ». Des caractéristiques qui demeurent au cœur des exigences de tout médiateur, a dit M. Amrani, reconnaissant que « fournir une assistance efficace de médiation aux parties en conflit est souvent une tâche ardue ».

Il a, dans ce contexte, rendu hommage au secrétaire général adjoint de l’ONU, Lynn Pascoe, pour son rôle leader dans la restructuration du département des affaires politiques à travers la mise en place d’une unité d’appui à la médiation avec une capacité de déploiement rapide pour un soutien opérationnel aux processus de paix tout en garantissant son appropriation par les parties en conflit. Un « pas important » qu’il a tenu à saluer, tout en estimant essentiel de mettre en place une « structure de conseils » dédiée aux envoyés spéciaux et d' »améliorer la qualité de l’appui opérationnel » fourni aux médiateurs de l’ONU.

A l’avenir, « nos efforts collectifs doivent être axés sur le développement de futures générations de médiateurs », à travers la promotion d’une culture de prévention des conflits. Pour cela, le Ministre Délégué a suggéré de « doter l’organisation mondiale d’un système d’alerte précoce en vue d’anticiper les crises et prévenir la détérioration des situations ».

Très souvent, a-t-il reconnu, le risque de rechute des conflits est grand, c’est pourquoi, la meilleure garantie d’une médiation durablement efficace est la promotion des capacités nationales en matière de prévention et résolution des conflits.

Les Etats membres jouent un rôle de premier plan dans le développement et la promotion de la médiation dans leur région, a, par ailleurs, souligné M. Amrani, appelant à un engagement des Etats voisins, dont l’action est souvent sous-estimée, dans la quête d’une paix durable.

Et de conclure : « les conflits ne sont pas une fatalité, mais il est de « notre devoir à nous tous de les anticiper ou de traiter leur cause profonde. C’était la vision de nos aînés aux Nations Unies et la leçon que nous retenons 67 ans après la création de notre organisation ».

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attachment-1 photo-2b conference-youssef-amrani b-20 img_0051 milan-oct-2015 2016-02-12 - Youssef Amrani, Minister in Charge of Mission at the Royal Cabinet of Morocco gesticulates on the conference "The Challenges for Security Services in of Imported Terrorism in Europe" from the Middle East Peace Forum on the Munich Security Conference in Munich, Germany. Photo: MSC/dedimag/Sebastian Widmann upm 23023365664_05464c6a50_o