Les travaux de la 48ème session du Comité de suivi de l’Union du Maghreb arabe (UMA) se sont ouverts à Rabat, en prévision de la tenue de la 31ème session du Conseil des ministres maghrébins des Affaires étrangères.Les délégations maghrébines participant aux travaux du Comité ont été unanimes à souligner l’impératif de faire avancer le processus d’intégration maghrébine et de réactiver les mécanismes, institutions et projets aidant à relever les défis inhérents à la sécurité et au développement, notamment dans le contexte actuel marqué par l’instabilité dans la région du Sahel et du Sahara.
Intervenant lors de la séance d’ouverture, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, Youssef Amrani, a appelé à « traduire la volonté politique en décisions audacieuses et décisives et en actions, projets et programmes au service des citoyens du Maghreb ».

A cet effet, le ministre a jugé nécessaire de faire émerger un nouvel ordre maghrébin qui renforce les acquis, consacre les intérêts communs et ouvre la voie au dialogue tout en mettant à profit les ressources humaines et naturelles dont regorge la région.

La construction de ce nouvel ordre maghrébin passe également par la mise en place de réseaux reliant les différentes infrastructures et favorisant l’investissement et les projets communs, ainsi que par une politique financière et douanière unifiée, a-t-il noté, appelant au renforcement de la coopération bancaire et à la création d’une zone de libre échange, de libre circulation des personnes, des services et des marchandises « afin de parvenir à l’unité et à l’intégration, dans le cadre d’une politique gagnant-gagnant, tout en préservant les valeurs spirituelles et l’identité maghrébine ».

Le ministre a relevé, par ailleurs, une prise de conscience croissante chez les populations maghrébines quant à la nécessité d’une action urgente et efficace pour relancer le processus d’intégration régionale, susceptible de garantir un taux de croissance permettant de répondre aux besoins des pays de l’Union en matière d’emploi, de logement, de santé, d’éducation, de libre circulation et d’investissement.

Il ne s’agit pas pourtant de faire table rase et de recommencer à zéro, car l’UMA, qui a accumulé plus de 24 ans d’expérience, possède les structures, les institutions et le cadre juridique nécessaires à sa relance, a fait observer M. Amrani, qui a estimé nécessaire d’associer les acteurs économiques et professionnels, les parlementaires, le secteur privé, la société civile, les collectivités territoriales et les institutions académiques, à l’édification du nouvel ordre maghrébin souhaité.

Après avoir fait état d’un certain dynamisme en ce qui concerne le travail maghrébin, dont témoigne la tenue de 44 réunions techniques au niveau de l’UMA, M. Amrani a constaté que toute dynamique au niveau des relations bilatérales entre les pays du Maghreb se répercute positivement sur le processus de l’intégration maghrébine.

Il a souligné, par ailleurs, la particularité du contexte régional et mondial dans lequel se tient cette réunion, marqué par des mutations politiques profondes au Maghreb et une situation sécuritaire inquiétante au Sahel et au Sahara qui menace la sécurité et la stabilité des cinq pays maghrébins, auxquelles s’ajoute une crise financière sans précédent touchant l’Union européenne qui est le premier partenaire de l’UMA.