Maroc-UPM : une vision nouvelle - Youssef AmraniYoussef Amrani

Maroc-UPM : une vision nouvelle

Les relations entre l’UPM et les pays membres, dont notamment le Maroc , ont fait l’objet il y a quelques jours d’un examen approfondi. Fathallah Sijilmassi, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, s’est rendu au Maroc pour une visite de travail, c’est l’une des premières missions de celui qui incarne désormais la relance du projet euro-méditerranéen.

A l’heure où les 27 États de l’Union européenne reconfigurent leurs rapports avec les pays arabes de la rive sud, la réunion de Rabat prend valeur de symbole. Elle a permis aux deux parties de confirmer leur engagement pour renforcer l’UPM et aller de l’avant pour mettre en œuvre les projets et les initiatives lancés il y a quelques mois, concrétisant ainsi leur volonté de transcender les péripéties politiques, économiques, sociales et autres des dernières deux années.

Fathallah Sijelmassi, SG de l’UPM et Youssef Amrani, ministre délégué aux Affaires étrangères. Fathallah Sijelmassi, SG de l’UPM et Youssef Amrani, ministre délégué aux Affaires étrangères.

L’intégration, une finalité

Youssef Amrani, ministre délégué aux Affaires étrangères, après avoir salué la « disposition particulière du secrétaire général de l’UPM pour renforcer le dialogue avec les pays membres », l’a ensuite appelé « à poursuivre son action en vue de renforcer l’UPM et de mettre en œuvre les initiatives favorables à une intégration régionale et sous-régionale qui serait bénéfique pour tous les pays de la Méditerranée. ». L’intégration régionale et sous-régionale constitue une finalité, d’autant plus souhaitée par les pays membres qu’elle s’apparente, désormais, à une parade – peut-être la plus originale – aux bouleversements qui caractérisent la majorité des pays de la rive sud de la Méditerranée. Elle traduit également le souci des « pères fondateurs » de l’UMP, comme aussi de ceux qui sont appelés à réaliser les objectifs assignés par ces derniers : à savoir le co-développement, la promotion de l’Etat de droit, de la démocratie et des libertés. L’UPM n’est pas une coquille vide, elle porte sur ses fonts baptismaux des projets collectifs ambitieux pour les peuples de l’Union. Lancée sur des chapeaux de roue à Tanger, en 2009, l’UPM incarne à vrai dire le modèle de regroupement régional. Elle peut aussi s’articuler sur des projets et des instances qui , dans le même mouvement d’instauration d’un ordre cohérent, participent à l’édification d’un ensemble méditerranéen porteur d’espoir pour les peuples. C’est la raison pour laquelle, prenant à témoin le secrétaire général de l’UPM ,  le ministre délégué aux Affaires étrangères a appelé à « faire émerger des synergies novatrices et des complémentarités intelligentes avec les autres processus (Grand Maghreb ; Dialogue 5+5 ; AP-UpM ; ARLEM ; Fondation Anna Lindh ; Programmes Euromed…). Ces synergies, synonyme de bonne gouvernance, sont de nature à renforcer la mobilisation des financements nécessaires à la réalisation des projets ».

Des projets en cours de réalisation

Quand bien même, elle eut suscité des réticences, notamment de la part de l’Algérie, l’UPM restera la première et unique initiative intégrationniste entre le Nord et le Sud de cette aire géographique appelée « mare nostrum » ! Elle devient également le miroir d’une lente maturation, d’où l’appel de Youssef Amrani, qui s’en fait l’avocat pro domo, à «  tenir compte des nouvelles réalités et interactions opérantes dans le sud de la méditerranée, telles que la consolidation de l’édifice démocratique des pays du Sud, l’éclosion d’une croissance inclusive, participative et durable, ou encore l’émergence de menaces sécuritaires et séparatistes dévastatrices pour la paix et le sécurité en Méditerranée ». ! C’est dans cet esprit et comme pour mieux le concrétiser, que Youssef Amrani a souligné  « que l’année 2013 a été annoncée comme l’année du lancement de la mise en œuvre des projets arrêtés dans la cadre de l’UPM, à l’instar de l’Université Euro- Méditerranéenne de Fès, du Plan solaire méditerranéen, ou encore de l’initiative « Med for Jobs » en faveur de la croissance et l’emploi dans les pays de la rive sud de la Méditerranée ». Force est de dire que le propos tombe à point nommé, à un moment où, les « printemps arabes » aidant, l’on relève que le pouvoir d’achat des populations des pays touchés par ces mouvements sociaux, a accusé une baisse de pas moins de 20 % ! Il reste qu’au-delà de la dimension socio-économique, dont certains souhaitent la traduire en critère essentiel des soulèvements populaires , l’horizon politique de l’UPM ne manque pas de se rappeler au souvenir des uns et des autres. Il est inscrit au cœur du projet à finalité humaine. Le ministre délégué aux Affaires étrangères estime que « l’UPM, espace  d’expérimentation d’une relation Nord-Sud rénovée, a toute la  légitimité et tout le potentiel pour donner un sens géopolitique à la Méditerranée, dans un contexte où la nouvelle géographie du monde favorise des regroupements géographiques intégrant des zones de développement différenciées. ».  Ce n’est pas sans une certaine fierté que, mettant en exergue le rôle pionnier du Maroc au sein de l’UPM, le ministre délégué aux Affaires étrangères, a affirmé «  la disponibilité du Maroc à être toujours au rendez-vous pour contribuer à la construction du grand dessein euro méditerranéen, comme en témoigne l’augmentation de plus de 50% de la contribution financière du Maroc au budget de l’organisation en 2012, sa détermination à jouer pleinement son rôle de catalyseur pour mobiliser toutes les composantes des pays euro-méditerranéens, gouvernements, parlementaires, représentants locaux et des régions, société civile, afin d’identifier des initiatives concrètes et tangibles au profit de l’ensemble des populations euro-méditerranéennes et, ainsi, devenir une locomotive du développement socio-économique régional. ».

Hassan Alaoui

média

 

attachment-1 photo-2b conference-youssef-amrani b-20 img_0051 milan-oct-2015 2016-02-12 - Youssef Amrani, Minister in Charge of Mission at the Royal Cabinet of Morocco gesticulates on the conference "The Challenges for Security Services in of Imported Terrorism in Europe" from the Middle East Peace Forum on the Munich Security Conference in Munich, Germany. Photo: MSC/dedimag/Sebastian Widmann upm 23023365664_05464c6a50_o