Les travaux du 16ème Sommet du Mouvement des Non Alignés (MNA) se sont ouverts à Téhéran, avec la participation de 120 pays, dont le Maroc, représenté par Monsieur Youssef Amrani, Ministre Délégué aux Affaires Etrangères et à la Coopération, à la tête d’une importante délégation.

A cette occasion, le Maroc, a été élu Vice-président du Mouvement des Non-Alignés, en marge de la réunion des Ministres des Affaires Etrangères, préparatoire du Sommet.

S’exprimant vendredi devant le 16-ème sommet du MNA, M. Amrani a appelé le Mouvement des Non-Alignés (MNA) à davantage de coordination pour relever les défis de développement, lutter contre la pauvreté et créer des postes d’emploi.

Le Maroc a, également, appelé les membres du mouvement à dépasser les divergences et mettre en place des politiques à même de promouvoir la paix et la prospérité, a indiqué le Ministre Délégué. Après avoir rappelé que le monde affronte aujourd’hui plusieurs défis liés notamment aux répercussions de la crise financière internationale et du changement climatique. M. Amrani a affirmé que le Maroc plaide dans ce sens pour la mise en place de nouveaux mécanismes et approches pour promouvoir le développement, notamment, dans sa dimension humaine, le but étant la création de partenariats pour le développement, la coopération et la sécurité.

Et d’ajouter que le Royaume considère le MNA comme acteur principal sur le plan international à même de déployer les efforts nécessaires et développer des initiatives innovantes pour promouvoir la paix dans le monde.

Le Ministre a, dans le même cadre, estimé que le principal défi pour le système politique mondial est désormais lié à une véritable démocratisation à travers l’implication de tous les acteurs concernés et l’adoption d’une approche participative dans la prise de décisions internationales, et ce à travers une représentativité équilibrée au sein des sphères de décision au niveau international. La démocratisation de la gouvernance au niveau international est de nature à favoriser la mise en place de la plateforme requise pour un ordre mondial plus stable sur les plans politique et économique.

M. Amrani a, d’autre part, rappelé la position constante du Royaume concernant la question palestinienne et des efforts que ne cesse de déployer Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en sa qualité de président du comité Al Qods, pour l’établissement d’un Etat palestinien avec Al Qods Acharif pour capitale.

De même,  le Maroc a réitéré son soutien aux efforts du Secrétaire général de l’ONU visant à parvenir à une solution politique négociée au différent artificiel autour du Sahara marocain, et ce sur la base de critères bien définis. A cet égard, M. Youssef Amrani a expliqué que ces critères reposent sur l’initiative marocaine d’autonomie, qualifiée de crédible et de sérieuse.

Ces critères, a-t-il poursuivi, tiennent également compte de l’importance de la participation des pays de la région à travers la coopération entre eux ou avec les Nations unies et des appels de l’Organisation onusienne à toutes les parties concernées de faire preuve d’un esprit de consensus, de réalisme et de bonne foi pour faire réussir les négociations.

D’autre part, le Ministre a indiqué que le Maroc a réussi, sous la conduite clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à édifier une société moderne fondée sur la consolidation de la démocratie et le renforcement de l’économie et du développement humain.

M. Amrani a affirmé que la nouvelle Constitution du Royaume, approuvée par référendum, a traduit la grande cohésion unissant toutes les composantes du peuple marocain, précisant que la nouvelle loi fondamentale a introduit de nouvelles réformes, à travers des dispositions tendant au renforcement de l’indépendance de la justice et à la consécration des principes de la reddition des comptes et de la bonne gouvernance.

Réunion ministérielle

Lors de son intervention mercredi 29 août 2012 à Téhéran devant les Ministres des Affaires Etrangères du Mouvement des Non Alignés, dans le cadre d’un dialogue interactif, M. Youssef Amrani a plaidé pour un modèle de gouvernance cohérent et rénové capable d’apporter des solutions intégrées aux problèmes auxquels le monde fait face aujourd’hui.

A cet égard, M. Amrani a indiqué que le monde connaît, aujourd’hui, des mutations profondes et des bouleversements sans précédent, affectant non seulement les Etats individuellement, mais également la paix et la stabilité mondiales, précisant que les dangers, qui pèsent sur la paix et la sécurité mondiales ne sont plus liés aux seuls conflits armés ou la menace terroriste, mais ont désormais, et de plus en plus, des origines économiques, sociales et environnementales.

Cette situation, a-t-il souligné, met l’humanité dans un besoin pressant d’une meilleure coopération dans ces domaines et d’une gouvernance mondiale efficace et capable d’apporter des solutions intégrées à ces problèmes.

Telle qu’elle se présente aujourd’hui, l’architecture de la gouvernance mondiale est appelée à s’adapter aux nouvelles mutations internationales afin de bâtir un monde prospère, harmonieux, juste et équitable. Cette réforme doit consacrer le choix du multilatéralisme et de la coordination internationale comme seule voie pour gérer les affaires internationales, a-t-il poursuivi.

Après avoir mis l’accent sur les actions et initiatives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour une gouvernance rénovée et cohérente, M. Amrani a plaidé pour que les initiatives de réforme privilégient le renforcement du rôle de l’Organisation des Nations Unies, en tant qu’institution fédératrice et cadre fondamental de l’action collective pour relever les défis liés à la réalisation du développement humain.

Dans cette optique, M. Amrani a démontré que l’aboutissement de tout projet de réforme de gouvernance mondiale demeure lié à l’association des Pays en Développement au processus de prise des décisions concernant la politique économique et financière mondiale et l’implication de nouveaux acteurs tels que le secteur privé et la société civile.

Intégrer les structures futures de la gouvernance mondiale exige, de nous tous, a ajouté M. Amrani, beaucoup de créativité et de puiser dans les principes fondateurs de notre Mouvement, notamment celui de la solidarité, pour renouveler notre engagement pour la coopération et le développement qui ne peuvent, à terme, que consolider le poids économique et stratégique de notre Mouvement et lui permettre de faire valoir ses intérêts et peser davantage sur l’échiquier international.

C’est dans ce sens que le Maroc appelle à une nouvelle dynamique interne, pour faire des structures de notre Mouvement un incubateur d’idées innovantes et d’initiatives visant, particulièrement, à consolider la Coopération Sud-Sud, qui couvre des domaines aussi vastes que le commerce, la finance, l’investissement ainsi que les transferts de connaissance, de compétences et l’expertise technique entre les nations en développement.

Convaincu de la pertinence de cette approche, le Maroc œuvre inlassablement pour la promotion de la coopération Sud-Sud et du développement, dans le cadre de ses relations bilatérales et au niveau des processus régionaux ou bi-régionaux, a conclu M. Amrani.

Entretiens bilatéraux

Par ailleurs, M. Amrani, a eu en marge du Sommet à Téhéran des entretiens bilatéraux avec les chefs de la diplomatie du Niger, M. Mohamed Bazoum,  et de la Zambie, M. Given Lubinda. Ces entretiens ont porté sur les moyens de consolider les relations bilatérales et de les développer dans les divers domaines.

Dans une déclaration à la presse, M. Amrani a indiqué que ces entretiens tendent à favoriser une contribution agissante du Royaume aux travaux du sommet, particulièrement dans les domaines du développement, de la bonne gouvernance et de la promotion de la paix et de la stabilité, soulignant que le Maroc « oeuvre dans un élan positif à asseoir sa participation sur des paramètres politiques empreints de l’esprit du compromis et du réalisme ». L’accent a été mis sur les relations bilatérales et la « situation tendue » dans la région du Sahel et du Sahara, selon le Ministre nigérien des Affaires Etrangères.

Le chef de la diplomatie zambienne a de son côté affirmé avoir évoqué avec M. Amrani les voies de renforcement des relations privilégiées entre les deux pays et les possibilités de les promouvoir, notamment, dans le domaine économique.

M. Amrani a eu, en outre, des entretiens avec les Ministres des Affaires étrangères du Mali, Tiéman Coulibaly, du Ghana, El Hadj Mohammed Moumouni, et du Tchad, Moussa Faki Mohamed, des moyens de consolider les relations bilatérales et de les développer dans les divers domaines, notamment économique. De même, M. Amrani a également rencontré le Ministre ivoirien d’Etat, Ministre du Plan et du développement, Albert Toikeusse Mabri.

Il a évoqué avec ses interlocuteurs les actions que déploie le Royaume en vue de raffermir les liens de coopération avec ces pays africains, particulièrement dans les domaines de formation des étudiants, de développement et de migration, ainsi que sur les possibilités offertes pour les permettre de tirer profit de l’expérience marocaine dans divers secteurs. Auparavant, le Ministre marocain avait eu une entrevue avec le chef de la diplomatie de la République Dominicaine des voies de diversifier et d’élargir la coopération économique bilatérale

Le 16ème sommet du MNA a rendu public, à la fin de ses travaux vendredi, une déclaration finale exprimant son appui au processus de négociations concernant le différend régional sur le Sahara marocain dans le cadre des Nations Unies en vue de parvenir à une « solution politique mutuellement acceptable ». Au cours de ce sommet, le Maroc a été élu vice-président du MNA. Le prochain sommet du Mouvement se tiendra en 2015 dans la capitale du Venezuela, Caracas.

Le sommet a, également,  endossé, dans son document final, les initiatives du Maroc portant respectivement sur ses résolutions présentées aux Nations unies concernant « la déclaration des Nations unies sur la formation et l’éducation en matière des droits de l’Homme » ainsi que celle relative au « rôle de l’ombudsman, du médiateur et des autres institutions nationales de défense des droits de l’Homme dans la promotion et la protection des droits de l’Homme ».

De même, le sommet s’est félicité de l’adoption de la résolution présentée par le Maroc sur « la prévention de la corruption » lors de la Conférence des Etats parties à la convention des Nations unies contre la corruption qui a eu lieu en octobre 2011. A cet égard, les chefs d’Etat et de gouvernement ont réaffirmé l’importance de coordonner les positions, notamment par la promotion des meilleures pratiques de lutte contre la corruption.

Par ailleurs, les chefs d’Etat et de Gouvernement , qui se sont félicités des résultats du processus d’examen du Conseil des droits de l’Homme dont le Maroc a assuré la facilitation du mécanisme de l’examen périodique universel, ont souligné qu’il est impératif de s’abstenir des tentatives d’instrumentaliser la noble cause des droits de l’Homme à des fins politiques, qui vont à l’encontre de l’esprit de la Charte des Nations unies et des principes fondateurs du Mouvement.

La délégation marocaine présidée par M. Amrani est composée de  M. Azzeddine Farhane, Directeur des Nations Unies et des Organisations Internationales, de Mme Zakia El Midaoui, Directeur de la Coopération Multilatérale et des Affaires Economiques internationales,et de MM. Mohamed Sitri, Chef de Cabinet de M. le Ministre Délégué, Omar Khyari, Chef de service du MNA et M. Hassan Benallal, Chef de Service de la gouvernance mondiale.