Le Ministre Délégué aux Affaires Etrangères et à la Coopération, Monsieur Youssef Amrani, a intervenu lors de la 8ème Rencontre annuelle scientifique sur les relations entre le Maroc et l’Union Européenne , organisée à Rabat, sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Cette rencontre de deux jours, initiée par l’Association Ribat Al Fath pour le Développement Durable et la Fondation allemande Konrad Adenauer, se tient sous le thème « les relations Maroc-Union Européenne à l’heure des transitions dans le monde arabe».

Lors de son intervention, M. Amrani a souligné que depuis l’adoption, en octobre 2008, du document conjoint Maroc-UE relatif à l’octroi d’un Statut Avancé pour le Royaume, des efforts considérables ont été déployés pour la mise en œuvre de ce nouveau lien contractuel avec l’Union européenne.

Il a, par ailleurs, ajouté que le Royaume œuvre, dans le cadre du statut avancé, au renforcement de son ancrage au marché européen pour dépasser la simple logique commerciale et faire émerger, à terme, un espace de valeurs partagées ainsi qu’un espace économique commun maroco- européen.

Se félicitant des progrès accomplis dans l’élaboration du plan d’action pour la mise en œuvre du Statut avancé, M. Amrani a précisé que cette feuille de route pour les cinq prochaines années soutiendra l’objectif d’un rapprochement optimal entre le Maroc et l’Union européenne et d’une intégration plus forte des structures politique, économique et sociale marocaines à celles de l’UE.

Le Ministre a, à cet effet, déclaré que cette nouvelle étape dans le processus d’approfondissement des relations entre le Maroc et l’UE constituera une étape importante vers l’établissement, au-delà du Statut Avancé, d’un « Partenariat Privilégié » mutuellement bénéfique.

Dans cette perspective, a-t-il affirmé, le Maroc a présenté à la partie européenne sa vision quant à l’évolution du Partenariat entre les deux parties, notamment, à travers la mise en place de quatre espaces communs : « Espace Economique Commun », « Espace de valeurs partagés », « Espace de Sécurité Commune » et « Espace de connaissance partagée ».

Selon le responsable marocain, la dynamique partenariale entre le Maroc et l’UE permet aujourd’hui d’envisager un partenariat avant-gardiste, qui pourra servir de modèle pour les pays de la rive sud de la méditerranée.

Revenant sur les transitions dans les pays arabes, il a, à cet effet, rappelé que pour les pays du Sud comme pour l’UE, l’enjeu est unique : « la création d’une zone euro-méditerranéenne de stabilité et de prospérité partagée », qui est d’ailleurs un des principaux objectifs du Partenariat euroméditerranéen (PEM), adopté en 1995 à Barcelone.

Dans cette optique, M. Amrani a rappelé que l’Union pour la Méditerranée dispose des atouts nécessaires pour fonder un ordre régional générateur d’une dynamique partenariale ambitieuse, visionnaire, solidaire et compétitive.

Dans ce contexte, il a souligné l’importance de s’assurer que les objectifs et principes de la dimension régionale de la nouvelle Politique de Voisinage (NPEV) convergent avec ceux qui guideront la trajectoire de l’UpM. Cependant, a-t-il observé, l’on ne peut optimiser les voies et moyens permettant d’atteindre cette relation Nord-Sud rénovée sans œuvrer, en parallèle, au développement harmonieux du Maghreb.

A cet égard, M. Amrani a affirmé qu’il est plus que temps de tirer les leçons du coût du non-Maghreb. Il a, également, observé que le Maghreb ne peut plus être figé dans des postures d’antagonismes stériles et qu’il importe désormais d’ouvrir la voie au dialogue, à la concertation, à la complémentarité, à la solidarité et au développement.

Selon le Ministre, la mise en œuvre d’une nouvelle approche, plus ambitieuse, fondée sur des complémentarités évidentes et sur la destinée commune qui unie les pays des deux rives de la Méditerranée, permettra d’avancer sereinement vers l’avenir, sur de nouvelles bases, de façon solidaire et dans un esprit de responsabilité partagée.

Pour le Ministre, le renforcement des liens et des ponts entre l’UE, l’UpM, et l’UMA, constitue à la fois une évidence géographique, une nécessité politique, un impératif socio-économique et un objectif stratégique.

M. Amrani a conclu son intervention en soulignant qu’il était du devoir des pays du Sud de la méditerranée et des pays européens d’être à la hauteur des enjeux et des défis du 21ème siècle, en concrétisant une relation Nord/Sud rénovée, ancrée dans une ambition politique et stratégique commune, ainsi que dans une logique d’interdépendance, de co-développement et de solidarité agissante.