Messieurs les Ministres, chers collègues,

C’est avec un réel plaisir que je prends part, aujourd’hui, à cette 10ème Réunion des Ministres des Affaires Etrangères du Dialogue en Méditerranée occidentale (5+5).

Je saisis donc cette opportunité pour rendre un hommage appuyé au travail accompli par les coprésidences italienne et mauritanienne qui ont su tenir le pari de la régularité de nos réunions, conformément aux conclusions de la 9^ème réunion de Rome et au Sommet de la Valette.

Je tiens également à exprimer mes vifs remerciements à notre hôte, SEM Hamadi Ould Hamadi, Ministre des Affaires Etrangères et de le Coopération de la République Islamique de Mauritanie, et à ses équipes, qui ont beaucoup travaillé, dans le but de réunir toutes les conditions propices à la réussite de notre rencontre.

Messieurs les Ministres, chers collègues,

Dans un contexte régional marqué par des mutations politiques au Sud, une crise économique au Nord, et une situation sécuritaire inquiétante autour de la Méditerranée et dans sa profondeur stratégique, notre région n’a de choix que d’agir dans le cadre d’une action collective, cohérente et solidaire.

Les interactions qui se créent entre toute les problématiques associés à la spécificité géostratégique de la Méditerranée Occidentale, mériteraient une prise en charge appropriée, en phase avec la nature des enjeux de multiples des ordres auxquels nous somme confrontés.

L’ampleur de la situation, des attentes et des défis, nous impose de travailler de façon rapide et coordonnée, en vue de développer une vision concertée faisant du cadre du dialogue dans lequel nous nous retrouvons aujourd’hui, une véritable locomotive pour les actions de coopération concrètes, fructueuses et mutuellement bénéfiques.

Le Maroc, convaincu du caractère avant-gardiste et de la portée pionnière que pourrait avoir une coopération réussie en Méditerranée Occidentale sur les relations euro-méditerranéennes dans leur ensemble, invite les autres partenaires au développement de stratégies communes, à même de promouvoir la croissance et la stabilité de la région.

Le Maroc est, sur cette base, particulièrement déterminé à œuvrer, concert avec ses partenaires, pour l’émergence et la construction d’un pacte euro-méditerranéen nouveau, mobilisateur autour des projets et susceptible d’harmoniser et d’assurer l’équilibre, dans le même élan, entre démocratie, solidarité et prospérité.

Dans le contexte présent, Le Dialogue 5+5 constitue un cadre propice à la concertation et à l’échange, en vue d’apporter des réponses aux défis globaux auxquels notre région est confrontée et développer, dans la même logique, des synergies des moyens et des ressources et une mutualisation des efforts individuels entre les deux rives.

Ces synergies actives, créatrices de nouvelles solidarités qui s’ouvriront et s’élargiront à d’autres cénacles, ne pourront se déployer que si nous jetons rapidement les bases d’un partenariat solide, novateur, pragmatique et tangible, au sein de notre forum de dialogue.

Messieurs les Ministres,

L’espace géographique que nous partageons regorge de potentialités qui ne sauraient être mises à profit, à défaut d’endiguer les sources d’instabilités dans la région du Moyen Orient et la bande Sahélo-saharienne et d’une réponse claire aux défis socio-économiques qui guettent nos pays eu Nord comme au Sud de la Méditerranée.

Sur cette base, le Maroc s’inscrit pleinement dans toutes les initiatives visant à assurer l’émergence d’un espace euro-méditerranéen stable, paisible, solidaire et prospère.

Ceci implique la nécessité d’agir, sans délais, pour réunir les conditions nécessaires à un règlement juste et définitif du conflit du Proche-Orient, et une fin heureuse à la tragédie humanitaire qui frappe les populations civiles en Syrie.

Au même titre, notre action se soit de s’intégrer dans des stratégies globales, dépassant toute logique exclusive ou partielle, dans le traitement de la situation fragile, complexe et inquiétante au Sahel en général, et au Mali frère, en particulier.

Le Royaume du Maroc tient à exprimer son soutien à l’action courageuse et déterminée de la France qui permet, aujourd’hui, au Mali frère de restaurer son contrôle de l’ensemble de son territoire et de préserver ses choix nationaux légitimes.

Par ailleurs, la conjoncture difficile à laquelle nous faisons face doit nous inciter, à davantage de proximité et de coopération, afin d’imaginer de nouveaux procédés favorisant un échange fructueux des savoir-faire, des expériences et des investissements, dans le but de développer des partenariats entre les secteurs public et privé sur le plan bilatéral et régional.

Dans cet esprit, le Maroc estime que le dialogue 5+5 peut constituer un incubateur de projets structurants et innovants à portée régionale et infrarégionale. Dans le même sens, l’exploitation des ressorts offerts par l’Union pour la Méditerranée et le développement de stratégies communes et participatives d’intégration et de co-développement face aux défis de nos sociétés respectives, ne peuvent que produire un impact positif sur la croissance et la création d’emplois au sein de notre région.

Pour aborder toutes ces idées d’une manière plus intégrée, le Maroc est d’avis que la mise en place d’une composante ministérielle économique proprement dite dans le dialogue « 5+5 » ( réunion des Ministres de l’économie), est devenue nécessaire en vue d’identifier les priorités, de mutualiser les efforts et d’accompagner les initiatives des acteurs non-étatiques dans ce domaine.

 

Messieurs les Ministres,

A une période de notre histoire, où les groupements régionaux se multiplient en vue de faire face aux défis de la mondialisation et d’identifier toutes les sources possibles de création des richesses et de la croissance, il importe d’accorder une attention particulière à la relance des processus d’intégration régionale qui concernent notre espace.

A ce propos, le Royaume du Maroc souligne son attachement particulier à l’intégration maghrébine et continue d’œuvrer, avec foi et détermination, à la relance de l’UMA.

Le Maroc saisit cette opportunité pour réitérer l’importance stratégique, politique et économique de l’Union du Maghreb Arabe, en tant que cadre idoine de coopération, de complémentarité et de partenariat, à même de jouer un rôle stratégique dans l’espace euro-méditerranéen.

Le Maroc est convaincu que l’émergence d’un nouvel ordre maghrébin permettra aux cinq pays du Maghreb de déployer, en toute bonne foi, les élans de solidarité, de complémentarité et d’intégration que recèle la région. C’est ainsi que le dialogue « 5+5 » et la cohérence stratégique dont jouit le Méditerranée Occidentale seront mieux capitalisées et exploitées, en termes de proximité géographique et humaine, d’affinités diverses, de connectivités logistiques et d’interconnexions énergétiques.

Dans cet esprit, le Maroc salue la communication de l’UE sur le Maghreb qui permettra l’exploitation de nouveaux ressorts pour l’intégration régionale et le rapprochement entre l’UE et l’UMA.

A cet égard, nous réaffirmons notre appui total au dialogue entre l’UE et l’UMA et espérons que le processus de concertation UR-UMA, initié, à Rabat, en janvier 2008, puisse se poursuivre et se fructifier.

 

Messieurs les Ministres,

Les défis politiques, économiques et sociaux auxquels notre région est confrontée doivent nous encourager à conférer au Dialogue 5+5 de nouvelles vocations, en phase avec les attentes et les ambitions de nos peuple, qui aspirent au développement et au progrès.

A cet égard, le Maroc  propose d’élargir notre cadre de dialogue à un nouveau segment gouvernemental, en abritant la 1ère réunion Ministérielle dédiée à l’Enseignement Supérieur et la Recherche, courant du mois de juin 2013. Cette proposition demeure motivée par la volonté du Maroc à insérer la dimension humaine parmi les nouvelles priorités du dialogue en Méditerranée occidentale.

Convaincu que notre partenariat peut devenir une force motrice permettant de progresser vers la réalisation de ses objectifs stratégiques, le Maroc appelle à une mise en œuvre rapide des conclusions du Sommet de Malte, en intégrant les dimensions parlementaire, territoriale et société civile, afin de permettre aux populations de s’approprier les résultats de notre action commune au sein du présent cadre de dialogue.

Par ailleurs, il serait judicieux que ce cadre devienne également un lieu d’échange et de concertation entre nos opérateurs économiques, avec une prise en compte urgente et effective des problématiques de la santé et de la jeunesse, et ce dans le souci de mettre l’action politique au service d’une amélioration constante du quotidien de nos populations respectives.