LE TEMPS :Quel bilan faites-vous de la diplomatie marocaine ?

Youssef Amrani : Notre diplomatie a toujours été présente dans la défense des intérêts suprêmes de la Nation. L’action diplomatique du Royaume s’axe sur l’entretien d’un climat de confiance entre le Maroc et l’Etranger. Le Maroc a toujours défendu, depuis son indépendance, les causes justes, dans le but de promouvoir la paix et la justice à l’échelle internationale. Le discours du Souverain à l’occasion de la Fête du Trône a été pour nous une feuille de route, surtout dans une conjoncture assez difficile, notamment en Syrie, sans oublier les défis sécuritaires dans la région du Sahel et la crise internationale. Aujourd’hui, nous menons un travail difficile afin de défendre les intérêts stratégiques et vitaux du Royaume, dans le respect total des principes de tolérance entre les différentes cultures et la préservation d’une relation de bon voisinage entre le Royaume et le reste des pays de la région.

En parlant de bon voisinage, comment évaluez-vous les relations entre le Maroc et les pays Maghrébins au lendemain des révolutions qui ont touché la Tunisie, la Libye et l’Egypte ?   
Y.A : Notre souci majeur est de voir émerger une Union du Maghreb Arabe solidaire et bien structurée. L’union maghrébine est, de notre avis, un choix stratégique qui aura certainement des répercussions très positives, à la fois sur le volet humain que sécuritaire dans la région. Je pense que l’espace maghrébin, qui traverse des changements sans précédent, ne peut se consolider que sur la base d’une démocratie forte qui puise sa légitimité dans un dialogue profond avec les peuples. Les cinq pays du Maghreb doivent redoubler d’efforts afin de saisir l’occasion qui se présente aujourd’hui dans le but de dépasser la stagnation et passer enfin à une autre étape où la concrétisation des aspirations populaires deviendrait primordiale. Je tiens, par la même occasion, à souligner que cette union maghrébine est le seul moyen qui permettra de faire face aux multiples défis sécuritaire dans la région. Pour réaliser tous ces objectifs, le Maroc a toujours réitéré son souhait de dépasser les obstacles temporaires pour qu’une fusion maghrébine soit possible. Le Souverain a rappelé, lors du discours adressé à l’occasion de la Fête du Trône, l’importance de l’édification d’un nouveau Maghreb fort, équilibré et ouvert.

Qu’en est-il des relations bilatérales entre le Maroc et les pays de la région ?  
Y.A : Le Royaume donne une importance majeure aux relations bilatérales avec les pays voisins et frères. Nous sommes attachés à l’idée de construire un avenir prometteur avec l’Algérie en tant qu’Etat avec lequel nous partageons une histoire riche aussi bien au niveau politique que social.

Quelle place occupe le reste des pays arabes dans l’agenda diplomatique du pays ?  
Y.A :Le Maroc met en place des stratégies concrètes pour la consolidation des relations entre le Maroc et les pays arabes de manière générale. L’accord d’Agadir pour la mise en place d’une zone de libre-échange entre les pays arabes en est l’exemple vivant. Je tiens à assurer que nous ne ménagerons aucun effort pour la multiplication des initiatives qui permettent l’essor de nos relations avec les pays arabes et surtout du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dans le but de consolider nos partenariats avec ce bloc prometteur.

Existerait-il une quelconque interférence entre le ministre délégué aux Affaires étrangères et le ministre des Affaires étrangères ?   
Y.A : Entre Saâdeddine El Othmani et moi règne un climat de professionnalisme. Nous sommes appelés, ensemble, à travailler sur les dossiers de politique étrangère dans le but de réaliser les ambitions de notre pays.