3 years after Arab spring: Middle East at crossroads - Youssef AmraniYoussef Amrani

3 years after Arab spring: Middle East at crossroads

 Trois ans après les « printemps arabe », la chute de Ben Ali en Tunisie, de Moubarak en Egypte, ou encore de Kadhafi en Libye, le Maghreb est encore en recomposition. Le bilan est mitigé et les incertitudes restent entières quant à l’issue du processus démocratique dans les pays touchés par les révoltes, pour deux raisons : 1. Le processus de démocratisation n’est pas suffisamment porté par les nouvelles classes politiques ; 2. La démocratie est un processus long, difficile et complexe à assimiler pour les pays qui ne l’a pratique pas ;Trois ans après les « printemps arabe », la chute de Ben Ali en Tunisie, de Moubarak en Egypte, ou encore de Kadhafi en Libye, le Maghreb est encore en recomposition. Le bilan est mitigé et les incertitudes restent entières quant à l’issue du processus démocratique dans les pays touchés par les révoltes, pour deux raisons : 1. Le processus de démocratisation n’est pas suffisamment porté par les nouvelles classes politiques ; 2. La démocratie est un processus long, difficile et complexe à assimiler pour les pays qui ne l’a pratique pas ;

Aujourd’hui, la transition pacifique vers la démocratie dans les pays arabes concernés, doit s’accompagner d’instruments et de mécanismes adéquats (dialogue avec toutes les forces vives de la Nations, organisation d’élections, réformes nationales…), afin d’empêcher que des régimes militaires ou islamistes ne se mettent en place ou qu’une absence prolongée d’autorité ne dégénère en chaos (comme en Libye).

L’une des grandes particularités du Maghreb après les révolutions, est l’arrivée au pouvoir d’islamistes, plus ou moins modérés selon les pays. Mais, c’est en Libye que la situation est la plus complexe. Le pays connait actuellement une crise politico-sécuritaire chronique depuis la chute du régime de Kadhafi. L’Etat en faillite, ne contrôle plus de nombreuses régions du pays, est en proie à de puissantes milices armées qui y font la loi. Les institutions sont paralysées, le pays se retrouvant avec deux Parlements, deux gouvernements rivaux et deux armées.

Cette situation politique inédite a lourdement impacté l’ensemble de la région maghrébine et du Sahel : la porosité des frontières et la faiblesse de certains Etats de la région sont à l’origine d’importante circulation d’armes qui profitent aux djihadistes alliés à AQMI. La région sahélienne est ainsi devenue une source de préoccupations pour l’ensemble du Maghreb.

Désormais, il est nécessaire et  impératif d’aller au-delà des divergences et des conflits de voisinage pour endiguer  la menace terroriste qui prend des dimensions de plus en plus violentes et ce, à travers une coopération sécuritaire efficace. Les initiatives régionales et internationales se multiplient (Nations Unies, Union Européenne, Ligue des Etats Arabes, pays voisins, pays méditerranéens….), mais leurs progrès restent limités. Raison pour laquelle, une démarche réaliste, globale et cohérente, pour lutter contre la menace terroriste, basé sur le triptyque sécurité, développement humain et promotion des valeurs cultuelles et culturelles, s’imposent.

La solution à la crise libyenne doit être politique et pas seulement militaire. Elle nécessite une coordination accrue qui se traduise par des actions concrète et immédiates pour aider le pays à rétablir l’ordre, lutter contre les groupes terroristes et éviter les tentations sécessionnistes. Bien que la réunion du 29 septembre à Ghadamès, des membres de la Chambre des représentants libyenne, sous l’égide de l’ONU, ait permis d’amorcer un dialogue entre les deux parties pour sortir de l’impasse politique , les pourparlers doivent se poursuivre et s’intensifier en vue d’avancer sur la voie d’un règlement pacifique de la situation en Libye.

Enfin, l’avenir d’une Libye stable, sûre et démocratique ne peut être envisagé que dans son cadre régional naturel, à savoir ses espaces maghrébin et sahélien. Le Cen-Sad et l’UMA, en tant que bloc unifié et organisé, devraient être davantage impliqués pour la mise en œuvre d’une solution pérenne de la crise libyenne.

média

 

attachment-1 photo-2b conference-youssef-amrani b-20 img_0051 milan-oct-2015 2016-02-12 - Youssef Amrani, Minister in Charge of Mission at the Royal Cabinet of Morocco gesticulates on the conference "The Challenges for Security Services in of Imported Terrorism in Europe" from the Middle East Peace Forum on the Munich Security Conference in Munich, Germany. Photo: MSC/dedimag/Sebastian Widmann upm 23023365664_05464c6a50_o